arbustes du jardin de La Rose Verte

dimanche 15 mars 2015

Fin de projet , commencement d'un autre.

Tout d'abord préciser que cet article n'est en rien entaché de tristesse ou de regrets. Quand je fais un choix, je n'ai jamais de remords. Depuis quelques années , je m'essouffle au jardin et même ailleurs, les ans en sont la cause, c'est simplement un peu compliqué à gérer parce que dans ma tête rien ne change!
Je m'en reviens comme souvent le samedi de courses horticoles et n'en ai rapporté aucune plante, de la pâtée aux oeufs pour soutenir les premières nichées au jardin et du stimulant racinaire pour aider à la reprise des plantes que nous déplaçons suite à la décision d'abattage de trop vieux cyprès.
Je cherchais un livre aussi, que je n'ai pas trouvé mais rien ne presse, qui pourrait m'aider à gérer les semis spontanés du jardin et son évolution naturelle en quelque sorte.
Parce qu'en fait l'idée est bien celle là, je n'ajoute plus rien, je laisse partir ce qui doit mourir sans renouveler quoi que ce soit, je gère seulement ce qui est prévu de longue date et les cadeaux plus ou moins souhaités de mes proches, de mes amis... parce qu'entre jardiniers, on ne peut s'empêcher d'échanger ou de simplement donner... notre générosité verte est légendaire!
J'ai participé deux ans de suite au Seeds of Love que je vous ai présenté dans les articles précédents et je pense continuer mais de manière très orientée! Je n'essaierai de gagner, puisqu'il s'agit d'un jeu que des annuelles et de celles qui se sèment en pleine terre ... à la volée ou en poquets mais qui ne représentent que très peu d'efforts et savent se débrouiller toutes seules.
Cette année, j'ai beaucoup de vivaces et de bisannuelles à semer, à chaud, à froid, en mini-serre, sous châssis, en terrines, en pot et en pleine terre... il m'en restera même quelques unes à gérer cet automne et puis s'en sera fini de tous ces efforts.
Certaines d'entre elles m'accompagneront au jardin durant ... quelque temps, la vie est facétieuse et je n'ai pas l'habitude de tabler sur l'avenir mais sur le présent. Certaines se ressèmeront d'autres pas.
J'ai décidé de profiter de mon jardin, en m'y investissant très différemment, je pense en quelque sorte non pas le précéder mais le suivre, je vais lui proposer un certain nombre de végétaux et il en fera ce qu'il voudra... sous ma surveillance. Je le connais bien, il a besoin d'être très sérieusement tenu en laisse. Les indésirables, les miennes du moins, le resteront et je sais qu'il va m'en refuser beaucoup d'autres! Mais c'est ainsi.
Je table sur les arbres, les arbustes, les rosiers, les bambous déjà plantés, les haies déjà mises en place, les chemins et les massifs déjà ébauchés pour maintenir une solide structure et pour le reste, je vais m'octroyer le meilleur aide- jardinier qui soit, la Nature!
Je vais continuer de tailler, d'engraisser, d'arroser, je ferai un peu la police, je maintiendrai certains endroits très nets pour que la liberté des autres en soit plus triomphante et ... c'est à peu près tout.

La vue a bien changé, l'acacia du fond et le pommier à gauche sont morts, un frêne et de nombreux rosiers et graminées ont été plantés, il y a beaucoup moins de prairie et si le chemin est plus large, il n'est guère plus soigné (séquelles de travaux): jardiner c'est évoluer, tout le temps! 


D'ailleurs, pour essayer mon nouveau sécateur, la Rolls des sécateurs ( enfin on verra à l'usage) , j'ai taillé nos vingt-cinq pieds de vigne, raisins de table bien sûr et du 'Cardinal' essentiellement, les ceps ont plus de 30 ans et eux aussi sont un peu fatigués. J'ai réalisé une taille drastique pour tenter de régénérer un peu l'ensemble.

Hier, alors que je taillais, je me suis aperçue que la vigne débourrait en bout de sarment, elle a 15 jours d'avance. Elle va pleurer un peu mais cela lavera bien les plaies de taille et les températures encore basses le matin vont stopper tout ça.

Je tremblais dans mes bottes quand j'ai avoué ce forfait à celui qui les a plantés. Mais à grande surprise, il m'a félicitée et a ajouté qu'il était dommage d'avoir tant de pieds d'une seule variété et qu'une fructification étalée sur l'été serait bien plus avantageuse.


Si la vigne ouvre ses bourgeons en général début avril, le processus de floraison que l'on peut voir dès la première photo, se déroule sur les mois d'avril et de mai et commence bien sûr par la mise en végétation de nouvelles pousses très véloces. 

Il suffisait d'arracher les décatis et de les remplacer par diverses variétés... d'ailleurs le muscat 'Alphonse Lavallée' le tentait bien!


Trois ceps poussaient isolés sur une sorte de trépied, un 'Dattier de Beyrouth' , un muscat 'Italia' et un chasselas doré , deux jeunes recrues et le dernier représentant de la première implantation 'Espérance', don d'une viticultrice nommé de même . Ici c'est la fleur du muscat 'Italia' . Les trois ont été replacés ce printemps avec les autres pour bénéficier d'une meilleure exposition. 

Planter, encore planter... je connais bien cette chanson, j'ai déchaussé mes bottes en maugréant que j'avais un bon livre sur les variétés de vignes et que je consentirai peut-être à m'agenouiller pour placer symboliquement les nouveaux ceps dans les trous déjà faits , qui seraient refermés par d'autres que moi.

Silence gêné... je suis partie, l'âme en paix et le coeur au repos me préparer un bon thé bien chaud.

C'est quand que l'on plante la vigne ?...Oh, je ne sais pas... tu t'en souviens toi ???