Entre semis, plantations, mise en route de nouveaux projets
pour l’été, j’ai bien peu de temps pour tenir ce blog ! Heureusement de
petites averses vont m’y aider ce matin.
Le jardin est un trapèze tout en longueur, une grande allée
sur un seul côté en dessert la totalité.
Tous les autres accès ne sont que petites traverses
perpendiculaires et chicanes contournant les simulacres de massifs qui se
mettent peu à peu en place.
A part le Triangle aux Rosiers et le Carré aux Camélias qui
fonctionnent en quelque sorte en vase clos, tout le reste monte d’un seul élan
vers la colline ou la rejoint par de multiples petits passages qui débouchent
sur le verger et s’achèvent au pied d’une grande terrasse , une sorte de talus
bien surélevé. Celui-ci, créé à force de remorques de terre par le premier
jardinier, est au moins à 60 mètres de
la maison. Assise à l’ombre des chênes qui surplombent cette terrasse
maintenant cernée de murs, je vois jusqu’aux Corbières audoises et aperçoit aussi
notre phare local, le Força Réal : pic caractéristique qui culmine à 507 m
, où la tramontane souffle souvent avec violence et d’où l’on peut découvrir
toute la plaine du Roussillon de la mer à la montagne, de la frontière
espagnole à l’étang de Leucate.
Mais cessons de rêver et revenons à mes chemins de
traverses, ils déterminent en fait trois grandes zones, que conscients de l’état
du jardin nous nommons toujours, la pelouse, le middle west et le far west.
Si la pelouse, pour peu que l’on ne jette pas un coup d’œil dans
le sous-bois du tilleul, est relativement sous contrôle, dès que l’on aborde l’abri
de jardin situé au 2/3 du terrain, les choses deviennent un peu moins nettes,
la prairie s’invite dans les allées et grignote les massifs et les haies.
Celles-ci sont fréquentes, toujours face à la tramontane, et souvent doubles ou triples pour briser l’élan de notre vent dominant, glacé l’hiver, encore frais l’été et toujours désagréable !
Celles-ci sont fréquentes, toujours face à la tramontane, et souvent doubles ou triples pour briser l’élan de notre vent dominant, glacé l’hiver, encore frais l’été et toujours désagréable !
Les photos qui accompagnent ce billet, vous introduisent
dans l’espace intermédiaire du jardin que j’espère bien maîtriser sournoisement
cet été, profitant de l’effet modérateur du soleil.
Au-delà, c’est l’herbe qui est reine, tondue régulièrement,
pas trop bas l’été pour qu’elle ne se transforme pas en paillasson, la prairie
prend ses aises et nous rappelle que la garrigue est à nos portes, je la
grignote chaque année par des massifs, des structures annuelles de grimpantes
éphémères, des arbustes, et j’y établis l’ombre souveraine qui me permettra de
dompter peu à peu le far west.
Il fut un temps où notre jeune chat, ne s’y risquait que
dans la sente ouverte par le chien de la maison qui connaissait chaque brin d’herbe
du jardin. De loin, nous distinguions le chien , un croisé de labrador , bien
noir dans la marée verte et juste la queue du chat oscillante, hésitante …en
point d’interrogation. C’était, il y a quatre ou cinq ans, l’herbe a battu en
retraite et un autre chat chasse avec sa compagne dans la colline toute proche,
notre vieux chien chéri dort sous son laurier-tin préféré et le jardin continue
d’évoluer.
Les haies que j’ai plantées sont toujours variées et
colorées, pour équilibrer au maximum ce vert omniprésent, mais de toutes
nuances qui évolue au fil des saisons.
Venez écouter le bruissement des abeilles dans le Cytise
praecox en fin de floraison, effleurer de la main, les jeunes feuilles roses
marbrées, ou bronze vif des photinias, la Viorne lucidum est encore trop petite
et pas assez touffue pour qu'on la distingue et l’Eleagnus panaché de jaune vif
aussi mais en vous penchant vous les apercevrez. N’ayez crainte, j’ai désherbé
pour vous et ratissé de frais, la prairie est tout près , à l’affût de vos
chevilles mais je vous ménage !