arbustes du jardin de La Rose Verte

vendredi 7 décembre 2012

Palette d'automne

Sous ce ciel changeant, ces averses glacées, je me demandais tout à l'heure comment nous avions pu passer subrepticement de ce qui était à peine l'automne à ces instants désagréables qui appartiennent déjà à l'hiver! 

L'automne, quel automne? Il s'est si vite enfui que je n'en garde que des flashs de couleurs et une indicible nostalgie.


D'abord le cuivre rouge du cotinus mêlé à l'or du frêne à manne,



 puis  à l'autre bout du jardin, le vert foncé de son très jeune cousin, le frêne 'Raywood' qui tourne au quasi violet avant de s'alanguir en pourpre rosé.



Sur les feuilles gaufrées de la parrotie de Perse, toutes les teintes de l'automne à la fois, en cette somptueuse débauche colorée, promesse donnée il y a dix ans et à laquelle je ne croyais plus! 


Le liquidambar panaché, pyramide rose, verte et vanille douce, berlingots et guimauves, symphonie détaillée feuille à feuille.


L'éclatant jaune citron du mûrier blanc marié

au subtil dégradé de tous les ocres pour le figuier.

Mille touches de lumière, les folioles du févier doré dansent sous la brise.


Sur l'écorce humide du cyprès de Leyland la vigne prend la pose .
Le physocarpus 'Diabolo' presque noir, rehausse

 la flamboyance du sumac lacinié.

Les feuilles de la viorne carlesii' Aurora' marbrées de rose, et vertes encore et pourpres déjà.


Comme une explosion, une apothéose, juste avant toute cette grisaille à venir, comme un condensé de la chaleur de l'été, l'improbable rose tyrien, la pourpre royale du cotinus 'Grace'.










mardi 20 novembre 2012

Sarabande

L'automne avance, inexorable, jours courts, lumière chiche...le jardin marque le pas, prépare son endormissement. Il sera bref au jardin de La Rose Verte où il y a de toutes façons toujours à faire outre quelques bilans...photographiques!
En cette saison ce sont les arbres et les arbustes qui se taillent la part du lion dans le spectacle journalier.
Le chêne rouge n'est ni le premier ni le dernier à se mettre en atours automnal.
Mais il a un goût très sûr de la mis en scène.
Pour son évolution colorée les photos la cernent mieux que les mots. Cette subtile révélation des pigments  a bien duré trois semaines.
C'est une merveille même si notre chêne d'Amérique est encore un très jeune arbre, neuf ans de plantation seulement.
En sus, il nous a offert une très jolie sarabande, tourbillon soudain de brunes feuilles dansantes , autour de deux jardiniers médusés qui bouche bée l'ont regardé se déshabiller sans vergogne en trois rafales de vent et quelques instants. Commencé impromptu en début d'après-midi, l 'effeuillage était complet dès le lendemain matin.
Peut-être aimeriez-vous le voir, jeune scion...?
Je vous demande quelques jours de patience, essayez de l'imaginer lors de son premier printemps au jardin en avril 2004...
Voici déjà son automne 2012: De vert profond


à rouge vif (l'arrière plan jaune appartient au mûrier blanc)


 puis insensiblement la texture change en même temps que le fauve apparaît

le voilà au comble de sa gloire!

 Puis brillant comme du cuir bien ciré!


 Les feuilles sèchent brutalement et toutes s'envolent tels de lents oiseaux bruns avant de se poser doucement à son pied d'abord, puis aux quatre coins du jardin où je vais les retrouver durant tout l'hiver.

vendredi 16 novembre 2012

Eclat de soleil

Depuis une bonne dizaine d'années que j'habite le Roussillon, je ne l'avais jamais vu comme cela!
Les collines s'étaient voilées de brume et  toute la journée, quand il ne tombait plus une sorte de petite bruine pénétrante, l'air restait saturé d'eau.
Les terrasses, les llauses du chemin, les gravillons roses ou gris, tout luisait faiblement.
Frôler le moindre buisson me laissait trempée et le soleil n'était plus que le souvenir que j'en avais.
Je remercie le hasard qui pour aider mon amie Madeleine m'a fait compulser mes photos de rosiers.
J'avoue que je ne pensais plus à ces 'Fairy Queen',  petits rosiers couvre-sols plantés sans trop croire à leur reprise en fin de printemps dernier.
Juste avant la grande période de sécheresse et de chaleur de l'été, il avait fallu qu'ils soient  largement soldés et en piteux état pour que je me décide à les acquérir, autant dans leur intérêt que dans le mien.
Ils se sont très facilement remis et vite installés!
Aux pieds de mes grands cosmos moribonds que j'arracherai demain, l'un d'entre eux avait encore tout à l'heure, une de ses ravissantes petites roses cramoisies, comme un éclat de soleil dans tout ce gris!



jeudi 15 novembre 2012

Clin d'oeil de l'Amelanchier lamarcki

Voici le bel amélanchier de Lamarck:
Il vit dans le Carré aux camellias , tout au fond, presque à l'ombre des cyprès de Leyland mais ne passe pas inaperçu pour autant!
Pas plus au printemps qu'au début de l'été, ni même en hiver durant lequel sa silhouette toujours mouvante reste très gracieuse.
Mais l'amélanchier en toute saison ne nous adresse que des clins d'oeil fugitifs et d'autant précieux.
Sa parure d'automne m'aurait échappée si je n'étais prévenue de sa nature, avec lui, rien ne dure.
En moins de quinze jours tout est joué, il endosse son manteau mordoré et le  laisse choir dès la première bourrasque.
Pourtant il est le premier à célébrer l'automne et le fait avec faste et panache surtout sous une caresse ensoleillée.




mercredi 14 novembre 2012

Vaillant abutillon

Hier , il faisait de la figuration aux côtés du rosier 'Roxanne' mais à l'apercevoir, j'ai eu un peu honte de ne pas vous l'avoir présenté.
L' Abutillon pictum 'Thompsonii' est un vaillant arbuste qui m'a beaucoup surprise l'hiver dernière en supportant un -6° C avéré. Feuillage un peu grillé mais après la petite taille habituelle de printemps, il est reparti de plus belle et deux pieds forment un très bel arrière plan de massif pratiquement toute l'année.
Deux mètres de large, un peu moins de haut, ils prennent de plein fouet la tramontane, mais semblent s'en accommoder sans chichis.
J'avoue que c'est leur feuillage qui me fait le plus d'effet, bien que leurs fleurs gracieuses aux longs pédoncules ne soient pas à négliger.
Qu'en pensez-vous?
Des photos d'ensemble...oui, je verrai ce que je peux faire, je n'en ai pas retrouvées pour l'instant.



mardi 13 novembre 2012

Rêves de roses

Il est vrai que toute la journée, je suis restée dans les roses...enfin au départ, il s'agissait plutôt de choux, la jardinière avait mal dormi et n'a mis le nez dehors que cette après-midi.
Drôle de temps: il faisait si beau ce matin et puis peu à peu les nuages sont arrivés et nous avons fini dans une  très désagréable humidité globale.
Il pourrait bien pleuvoir ou bruiner cette nuit et j'ai d'abord balayé les terrasses en rêvassant aux roses de cet été, à celles aussi qui fleurissent toujours , 'Coral Dawn', Tourmaline' qui sera la dernière en fleur comme tous les ans, 'Grand Siècle' qui m'offre un dernier bouton et puis 'Roxanne' bien sûr, un peu moins vive que l'été, plus translucide, moins triomphante mais tout aussi gaie et lumineuse.
Souvenir impérissable, cadeau imprévu d'un jeune homme, qui fera selon moi, un excellent jardinier un de ces jours, à un jardinier qui lui ne date plus d'hier mais reste toujours aussi passionné! Surtout de roses!
Dans les semaines qui viennent, je vais mettre en pot, trois rosiers, sur une rocaille bien en vue, à l'extrémité de l'allée principale du jardin.
Un autre cadeau, pour moi cette fois, de ceux qui m'ont donné la passion des roses en même temps que la vie.
Les jardins de mon enfance étaient plus potagers qu'ornementaux mais il y avait des rosiers, j'en ai de très précis et délicieux souvenirs;
Mes grands-parents les adoraient aussi:
j'ai déniché il y a quelques jours,  incrédule, dans une de mes jardineries habituelles, 'Marie-Claire' un rosier grimpant, obtenu par Meilland, mais en 1944, qui fleurissait l'une des clôtures de ce jardin où j'ai passé de si bons moments.
Toujours occupée à ranger et nettoyer tout ce qui traîne et encombre inéluctablement le jardin de 'La Rose Verte', je me suis surprise à envisager sa toute première floraison au printemps prochain, retrouver sa couleur, deux tons, magenta et abricot, qui se mettent mutuellement en valeur au creux de sa fleur turbinée, et son parfum? Léger mais présent, doux, fruité...je revois le vase bleu où ma grand-mère déposait cette rose dans ma chambre d'adolescente.
Puis tout naturellement, j'ai fini mon travail au jardin par des boutures de rosiers, c'est le moment ici.
Cette fois-ci, il s'agissait de boutures offertes par une amie du Roussillon, prise elle aussi dans ce tourbillon parfumé et chatoyant qu'est la passion des roses.
Demain, les boutures que je tenterai seront pour les autres...chacun son tour!
Bientôt il y en aura de toutes sortes sous l'auvent, dont je surveillerai anxieuse et préoccupée, l'évolution...
que je serai prête à rentrer dans l'abri de jardin en cas de gelée...c'est pour cela que je l'ai rangé tout à l'heure, leur place y est déjà prévue!
Dans ma tête, bien sûr, ils sont déjà en pleine floraison, ce sera si facile et si agréable, d'attendre ainsi le printemps, toujours dans mes odorantes pensées, dans mes rêves éveillés ou non, dans ma douce farandole de roses.

lundi 12 novembre 2012

Sourire d'automne

De l'été qui s'est achevé brutalement , me reviennent des sons, des odeurs, des images.
Mais force m'est de constater que nous sommes en automne, qu'il fait frisquet et que c'est de cette saison un peu grise même ici que je viens vous saluer, après une longue absence, ce matin.
Pas de longs billets à venir mais vues les circonstances, quelques mots, quelques phrases de temps à autre, quelques sourires photographiques.
N'est-il pas naïf et candide, lumineux et gai , ce dernier camellia sasanqua invité au jardin?
J'attends sagement que sa première floraison s'achève pour le mettre en pleine terre et avoue discrètement que je préfère de beaucoup les sasanqua aux japonica. Ils sont toute une troupe dans le Carré qui porte leur nom, là-bas, le long de la route, et je ne voudrais pas les vexer...
Mais les sasanqua précoces apportent un adorable clin d'oeil coloré dans le gris de l'automne, aussi faciles à cultiver que possible, leur port souple et gracieux n'a d'égal que la fraîcheur de leur corolle souvent simple et légèrement chiffonnée. Leurs pétales sont aussi gracieux sur la fleur qu'au sol où ils ne rouillent même pas et forment de délicats tapis. Un léger parfum pour certains d'entre eux,complète parfois le tableau mais pas pour celui-ci, l'élégant 'Narumi-gata'.
A défaut de le mettre en boutonnière, je vous l'offre pour éclairer vos pensées d'aujourd'hui!
et le dédie à ma douce amie Brigitte...




jeudi 18 octobre 2012

Pleurs d'ipomées

Comme je vous l'avais promis , entre deux violentes averses, je suis allée rendre un dernier hommage à toutes mes ipomées.

Elles faisaient piètre figure et si je ne les arrache pas dès maintenant, c'est pour laisser mûrir leurs graines et permettre les semis spontanés.

Je vous avais prévenus, le verger est encore en construction et un rien négligé, la prairie au moins a reverdi.

Il faut avouer que le chiendent a ses avantages...
Sur trépied de bambous ou fils de fer tendus pour la mûre sans épine qui s'installe ainsi bien au frais, les ipomées ont égayé le fin fond du jardin tout l'été.

Mais l'été est bien fini, même celui qui s'étire ici parfois jusqu'aux premiers jours de novembre. Il fait encore doux pourtant et quelques boutons font de la résistance, mais les graines sont déjà bien présentes et sous haute surveillance pour certaines!


A semer toutes sortes de variétés les unes avec les autres, la nature a bien fait sont travail et les pollinisateurs aussi.

Les graines de cet hybride issu d'un semis spontané en automne dernier...

croyez bien que je vais soigneusement les récolter!

Je suis chanceuse n'est-ce pas et ...comblée! 











mercredi 17 octobre 2012

Ipomées, ici, là, encore ailleurs!

Voilà presque un mois que ce billet est en train, c'est impensable ce que notre cinquième saison, fraîche le matin mais très ensoleillée et douce l'après-midi, apporte de travail au jardin...et de satisfactions!


Ipomea purpurea 'Crimson Rambler' 

Il est vrai que les ipomées cette année, ont vraiment été les vedettes du mois de septembre, j'en sème chaque année depuis dix ans et elles se débrouillent aussi très bien par elles-mêmes! S'inventant des supports là où elles poussent spontanément  et ne me demandant qu'un minimum d'arrosage et de soins!


Ipomée géante 'Bleu d'Azur'
Tout au plus un peu d'éclaircissage, une surveillance de leurs choix parfois incongrus, la pose d'un tuteur par ci, par là.
Ipomée 'Hazelwood blues'
Parfois il me faut de la patience pour les détourner d'un agrume proche qu'elles auraient bien colonisé ou pour dérouler prudemment leurs savants entrelacs sur un althea qui s'en passerait bien et les glisser ailleurs, en les enroulant dans le bon sens bien sûr!
Ipomée 'Flying Saucer'

Ipomée 'Flying Saucer', la panachure n'est jamais la même d'une fleur à l'autre

Ipomée imperialis  'Sunrise Serenade '
Comme vous le voyez , j'en cultive de nombreuses variétés et sur toutes sortes de supports.
Ici sur un trépied qui disparaît complètement, ou sur les fils de fer qu'investiront l'année prochaine les rosiers lianes...d'ailleurs ceux-ci n'ont pas trop apprécié et j'ai du faire la police!

C'est dans le verger que je les ai implantée pour la première fois cette année, sur un grand trépied de bambous noirs et sur une structure que recouvrera l'année prochaine la mure sans épines, avec un peu de chance.
Là-bas, loin de la maison, c'est encore très 'laissé-aller' comme on dit par chez nous, la prairie toute sèche ne donnait pas envie de faire des photos mais il a plu et ça va mieux...je vous emmènerai y jeter un coup d'oeil demain  et vous présenterai un bel hybride spontané, plus près de la maison sur la pergola en fer forgé .
Laisser pousser, observer, attendre, tirer parti...
Au jardin de la Rose Verte, j'ai appris la patience, la modestie, la souplesse d'intervention: ici, on jardine avec passion mais aussi circonspection!
Les ipomées sont l'exemple type de cette bride que je laisse très souple, sur l'encolure des végétaux qui veulent bien accepter de pousser au jardin et montrent très bien quand ils sont à l'aise ou ne le sont pas!
Je prends chaque implantation, chaque floraison comme une chance, un cadeau qui n'est souvent possible que grâce à la pluie, arrosage soigneux ou pas.
D'ailleurs justement celle-là est prévue dans les jours qui viennent, nous l'attendons fébrilement, les pluies d'automne sont les plus précieuses de l'année! 

vendredi 28 septembre 2012

Un automne tout en rose

Rosier 'Incognito':  mal étiqueté, je pensais cependant qu'il s'agissait de 'Léo Ferré' mais je doute à présent... 
Le ciel est tout gris et il pleuviote... les hirondelles? Je ne les ai pas vues. Pourtant hier soir, elles étaient toujours là, j'ai observé leurs arabesques sur fond de ciel  moutonneux jusqu'à la tombée de la nuit et l'apparition des pipistrelles pygmées. Elles se partagent le ciel une dizaine de minutes et c'est un moment que j'adore.
Les écarts de température entre le jour et la nuit sont faramineux: sous l'Auvent, à l'abri ,de 9° au petit matin à 25° au plus chaud de la journée!

Asters ...il faudra que je cherche leur complète identité, ils sont nombreux et de toutes sortes!
L'automne a déboulé brutalement, juste pour l'équinoxe et septembre a été beaucoup moins chaud que d'habitude. Tout le monde grogne et les jardiniers s'enrhument s'ils n'y prennent garde, je change parfois de tenue trois fois dans la journée!

Cosmos 'Picotée': mes préférés!
 Pour les végétaux c'est différent, certains adorent: les rosiers par exemple qui démarrent encore une fois une floraison, alors que d'autres ne semblent pas réagir à ce changement climatique. 
Certains sont en couleur d'automne depuis fin août, exténués par la sécheresse qui a été terrible cette année. Quelques autres abordent leurs heures de gloire comme les asters par exemple ou mieux encore ne font que les prolonger comme les aériens cosmos.
Des uns aux autres, tous les pensionnaires du jardin, en ce début d'automne comme en toute saison, s'ingénient à nous faire voir la vie en rose!