arbustes du jardin de La Rose Verte

mardi 21 février 2012

Chaises musicales parfumées

L'oranger, citrus sinensis, rusticité -6, -8° c
Promesses d'orange, tenues en 2004 mais pas cette année!


Outre les relevés de températures que nous continuons de mener, de plus  en plus précis et circonstanciés, des décisions se prennent à propos des agrumes du Patio.
D’après les relevés de températures officiels, Perpignan connaît régulièrement un minima de -11°, ce qui signifie pour notre village -13°, l’écart de température est avéré et permanent.
Cette température est incompatible avec la culture de tous les agrumes en pleine terre sauf les poncirus qui résistent à -20° au moins et sont présents eux aussi aux deux extrémités du jardin, en plein vent et sans dommage aucun.

Ni l’oranger, ni le limettier plantés, il y a plus de cinq ans ne sont déplaçables: unique solution protéger au maximum les feuillages, le tronc, les charpentières avec plusieurs épaisseurs de voiles d’hivernage uniquement lors des gelées sinon apparition de maladies cryptogamiques entre autres dans cet espace confiné, du travail en perspective mais quand on aime…et puis aucune autre possibilité. Heureusement, ils sont installés tous les deux dans la portion du patio qui adossée à la maison est l'une des moins froides.

Les écarts spectaculaires de températures semblent liés comme il fallait s’y attendre, à l’exposition au vent dominant, la tramontane bien sûr ! Les déviations du flux d’air et ses rebonds sont pratiquement impossibles à calculer ; les angles de la toiture, les murs de la maison, les grands cyprès, les arbres ou constructions du voisinage, tout joue !

Mais il ne s’agit quand même pas de ruminer notre angoisse sans rien faire en attendant la prochaine vague de froid.
Les plus petits et les plus gélifs des agrumes vont être remis en pot les premiers, j’ai  commencé  par le minuscule mandarinier, j’espère qu’il a survécu!
Ceux-là seront abrités au maximum dans l’angle rentrant plein sud de la maison.
Le clémentinier assez rustique pourtant mais recevant la tramontane de plein fouet et le citronnier, souffraient depuis  plusieurs hivers…quand j’ai voulu les sortir de terre, il s’est avéré que leur motte racinaire était réduite à trois fois rien, inutile de leur imposer des souffrances inutiles, cela n’aurait débouché que sur une longue agonie de plusieurs mois, voire années.
 Le pamplemoussier sur tige, lui n’a aucune chance de tenir en pleine terre à long terme, mais pour cette fois, il s’en est tiré sans trop de dommage, remise en pot jeudi quand j’aurai pu évaluer la taille du pot qu’il lui faut !
 Pour l’instant les bigaradiers sont partiellement défoliés mais je pense que leurs charpentières sont intactes, nous le saurons bien assez tôt, restons optimistes !
Ils seront tous rempotés ce soir.
Hier, j’ai organisé une sorte de jeu de chaises musicales sur le Patio, tous les agrumes  en motte sont passés de containers en containers, d’un  pot de récupération  à un autre vieux de trente ans mais toujours là ! Il s’agissait de trouver qui serait le moins mal dans tel ou tel contenant.
Tout le monde est casé, en fonction de son futur développement et de sa masse racinaire actuelle, c’est provisoire, heureusement, car l’esthétique n’a pas été prise en compte.
Les pertes végétales subies au jardin, ont ramené le budget qui lui est alloué à presque rien…pour de longs mois.
Selon la reprise effective et son état suffisant ou non, chaque agrume se verra doté d'un contenant neuf en plastique ou en terre cuite, à chacun de faire ses preuves !
Avril nous verra peut-être plongés dans les délicieux parfums de tous ces agrumes fleuris.
Le cédrat de Corse, le bergamotier, le citronnier panaché, rentrés dans la maison fleurissent et fructifient  déjà, ils sont en pleine forme ! Que n’ai-je une pièce bien exposée à concéder aux autres, chaque hiver ! !
A moi les économies et les soins journaliers, ainsi que les prévisions pour l’achat d’un diable et l’aménagement  de l’abri de jardin qui doit devenir une serre froide maintenue hors gel  avec changement des portes qui seront vitrées pour apporter plus de lumière et une bonne isolation.
Je me vois  obligée, pas encore sortie de l’hiver, à prévoir déjà les  probables gelées du prochain.
C’est que débloquer un budget de cet ordre, exige de nombreuses restrictions et contraintes.
Cela ne va pas du tout avec  notre manière de vivre fortement ancrée dans le présent et rien que lui !
Même ce printemps 2012 qu’exhibe l’amandier presqu’en fleur au fond du jardin, n’est encore pour moi qu’une vue de l’esprit !
Tout autant que la haie de rosiers moschata , longue d’une dizaine de mètres qui sera implantée dès dimanche à la place de celle d’agrumes, enfin si le redoux persiste…
Notre jardin me donne encore une fois une leçon:
vivre au jour le jour mais sans ignorer demain et les  informations que nous ont donné le passé.

Beaucoup plus facile à écrire qu’à faire, les choses se compliquent diablement, je suis femme à relever le défi  mais avoue clairement que pour l’instant, cela fait très mal.

Nous avons deux arbres gélifs dans la cour d’accueil, il y a douze ans, j’écoutais encore quelques pépiniéristes peu scrupuleux, un eucalyptus dalrympleana et un schinus molle.
L’eucalyptus , c’était limite raisonnable, celui-ci supporte le -15°, déjà grand , l’éventuelle gelée à  -13° qui intervient environ tous les 30 ans ici, lui laissera quelques chances de se remettre.
Pour le schinus ou faux-poivrier, il en va tout autrement,  je me dois de prévoir le passage des élagueurs en avril et son abattage. Si par hasard, il a résisté cette année, en limite de rusticité avec un petit et court -7°, il ne tiendra pas plus bas et est donc irrémédiablement condamné à long terme.
Un cyprès de Florence sera pourtant planté cette semaine pour  augmenter l’écran végétal qui détourne un peu à cet endroit la tramontane.
J’ai le cœur bien trop tendre, pour décider  de supprimer le faux-poivrier  dès maintenant  mais il le faudrait peut-être.
Je mettrai des photos dans mon prochain billet et nous le verrons renaître pour une année encore ou non, un arbre de 4 mètres au cube, en sursis…

Le respect et l’amour que je porte au monde végétal me conduira désormais en toute responsabilité à ne plus planter que ce qui est rustique à -20°, après l’avoir vérifié,  avec une bonne marge de sécurité !
Le bien–être et la simple survie  de ceux à qui je propose de pousser dans notre jardin passant bien avant mes envies exotiques !   




Un bigaradier en pot, il devient pourtant en pleine terre, un arbre de 3 m de haut!





Fleurs de bigardier, un des agrumes les plus parfumés

Promesse d'un fruit plus petit et aplati qu'une orange, amer mais permettant de délicieuses confitures

2 commentaires:

  1. Que de travail en perspective !!!!
    tous ses agrumes a replanté et bien sur les rosiers
    et tu as bien raison de ne planter maintenant que des rustique car ça fait vraiment mal quand une de nos plante meurs par cause de froid !!!! Courage pour Demain bonne transplantation !!!

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  2. Oui, à cause du froid et de nos bêtises! J'aurais du prévoir ce qui arrive maintenant, c'est moi qui suis à blâmer, pas le froid!
    Le courage ne manque pas...c'est le moins que je puisse faire quand même!
    Merci de tes encouragements, c'est bon de voir que ses amis sont là dans les coups durs!

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